Sunday, January 29, 2006

Damned lies...

Sept académiciens, mathématiciens ou physiciens, se sont émus récemment des statistiques suivantes: la proportion X de personnes originaires de classes populaires dans les effectifs des grandes écoles est passée de 29% (1951-1955) à 8,6% (1989-1993). La faillite de l'enseignement français que tous avaient devinée était là, exposée, démontrée: la messe dite, on cria haro sur le baudet.

De mauvais esprits firent toutefois la remarque suivante: la proportion des Français appartenant aux classes populaires avait également baissé. Or, imaginons qu'il n'y ait plus du tout de classes populaires: la proportion X serait bien évidemment tombée à zéro, y compris dans le meilleur des systèmes éducatifs!

Et de fait, la proportion X divisée par la part des classes populaires dans la société française est restée quasiment inchangée... Autrement dit, la probabilité pour un jeune issue des classes populaires d'intégrer une grande école est aujourd'hui, comme en 1950, 24 fois moindre que celle d'un jeune issu des classes non-populaire! Donc les chiffres invoqués par nos académiciens ne montrent pas du tout une dégradation des inégalités contrairement à ce qui était affirmé, mais une stagnation (ce qui est bien malheureux mais tout à fait différent).

Dommage, l'argument était tellement beau à enfoncer dans le cercueil de l'Education Nationale, ce pelé, ce galeux... (qui par ailleurs a bien des péchés sur la conscience).

0 Comments:

Post a Comment

<< Home